Charles-de-Foucault ou le sabre et le goupillon

Sabre

Quand le Vatican parle de béatifier Charles de Foucauld.

 

Qui était-il ce saint homme ?

 

Noble, fêtard, débauché, militaire, géographe, prêtre, ascète, ermite,
ou moine-soldat au service de la colonisation française de l’Algérie ?

Né en 1858 en Alsace d’un père militaire d’une lignée de glorieux ancêtres dont un proche de Saint Louis, mort durant la VII croisade et d’une mère elle aussi de haute tradition aristocratique, Charles de Foucault est orphelin de père et mère dès l’âge de 6 ans. Il est confié à son grand-père maternel, Monsieur de Morlet, colonel en retraite. En 1870, ils doivent quitter la région pour cause prévisible de défaite militaire face à la Prusse et de la perte proche de l’Alsace Lorraine. Le 11 octobre 1970, il écrit à son oncle : « J’aimerais bien t’aider à tuer des Prussiens » (Muller, p.21).

Elève moyen et indiscipliné, il est renvoyé du collège et prépare Saint Cyr avec un précepteur. Il intègre cette école militaire le 21 octobre 1875 avec comme camarade de promotion Philippe Pétain. Ensuite, il passe par l’école de cavalerie de Saumur. Durant ces deux périodes, il mène une vie de débauche. La vie de garnison en France le déprime. Il connait une femme qu’il décide d’emmener avec lui quand son régiment part en Algérie au mépris de l’interdiction de sa hiérarchie. Il est rayé des cadres de l’Armée et rentre en France avec cette femme. Apprenant en mai 1881 que son régiment part pour la Tunisie, il demande sa réintégration dans l’armée. Sa demande est acceptée mais il embarque pour l’Algérie avec le grade de sous-lieutenant. Il se comporte en bon officier très brave et très courageux pour poursuivre les agresseurs de l’armée française. « Au milieu des dangers et des privations des colonnes expéditionnaires, ce lettré fêtard se révéla un soldat et un chef… » (Muller, p.25).

Mais il démissionne de l’armée en 1882. Il se passionne pour le Maroc et fréquente la bibliothèque d’Alger pour préparer un voyage dans ce pays. Il y part en 1883. Il est impressionné par la foi des musulmans « La vue de cette foi, de ces âmes vivant dans la continuelle présence de Dieu, m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines. » (Muller, p.27).
Il rédige ses notes sur le Maroc à Alger. Elles lui valent les félicitations de la Société Nationale de géographie, et les remerciements de l’armée. Il faut dire que …
« Tout attire le regard de Foucauld. Il se fait géographe, géologue, géomètre, sociologue, astronome, hydrologue…Il dessine et rédige sans cesse. Il poursuit ses observations météorologiques, met à profit ses cours de topographie pour relever les reliefs, dessiner les courbes, les monts, le lit des rivières. Il va bientôt composer une véritable encyclopédie du Maroc, la première de l’histoire. Il s’intéresse à tout : l’architecture, l’économie, la culture, les costumes, l’organisation de la société, les rapports de force, l’armement, la condition des femmes… »

« Economiste, il analyse les sources des richesses, les productions locales : le sucre, le thé, les cotons. » (In Duyck, p.60) Pour les militaires à la conquête du Maroc, une vraie Bible !
En 1886, il commence sa quête de Dieu. « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui… ». (In Muller, p.29).

Dès lors, son itinéraire le conduit à La Trappe, à Nazareth, puis l’appel du désert le tenaillera, il choisit de se retirer à Tamanrasset. Sa vie se déroule au plus près des Touaregs, pauvre parmi les plus démunis, il mène une existence ascétique. Il consacre son temps également à rédiger une grammaire et deux dictionnaires de Touareg-français qui font encore référence aujourd’hui. De cette expérience du désert naît la légende du Frère universel.
Il décrit lui-même son idéal de vie : « Nous ne réclamerons pas ce que nous avons prêté. Il nous est à jamais interdit d’entamer un procès et de traduire quelqu’un en justice ; nous nous laisserons tondre comme des agneaux et non seulement tondre, mais égorger… Il nous est à jamais interdit de porter ou de posséder aucune arme, ni de frapper qui que ce soit même pour nous défendre légitimement ; nous serons comme des agneaux au milieu des loups ; les agneaux sont frappés mais ne frappent pas. Notre Seigneur fut frappé et ne frappa pas ses agresseurs. Tous nos efforts tendront à avoir en nous, et à montrer à tous, la charité, la compassion, la tendresse, la bonté infinie de Notre Divin Maître… Faisons ce qu’il y a de de plus charitable, ce qu’il y a de plus propre à établir l’union, l’amour, la paix, la charité fraternelle, entre tous les hommes, entre tous les enfants de Dieu » (Muller, p.168).

sur la cinquième Béatitude de Matthieu : « Bienheureux les miséricordieux, car ils recevront miséricorde », Charles de Foucauld écrit : « Etre miséricordieux, c’est le contraire d’être inexorable, impitoyable, dur, c’est la tendresse du cœur qui s’apitoie, qui pardonne, qui ne garde pas rancune, qui regarde ceux qui l’offensent, lui font tort, sont ingrats envers lui ; non comme des ennemis mais comme des frères ou des enfants égarés, mais toujours aimés, dont la faute est pardonnée en même temps qu’elle est faite, c’est la douce bonté du cœur qui ne conserve aucune ombre de ressentiment contre ceux qui lui ont fait du mal, mais qui leur rend au contraire le bien pour la mal « afin de vaincre le mal par le bien », (cœur) qui est indulgent pour les fautes des autres, parce qu’il sait « le limon dont ils sont formés », qui non seulement pardonne, mais oublie les fautes commises contre lui, comme Dieu détruit les péchés confessés et remis. » (Muller P.170).

Le Vatican devant tant de bonté déclarée et de vie en harmonie avec ces principes décide d’entamer la procédure de béatification pour répondre à la demande des fidèles qui sont en admiration devant ce modèle de sainteté et de dévouement aux plus pauvres. En 2001, Foucauld est mort en 1916, la procédure est enclenchée et le Frère universel sera déclaré héros des vertus et bienheureux ce qui constitue l’antichambre de la reconnaissance de la sainteté pour un catholique, mais …
Car il y a un « mais » et même de nombreux « mais» et pas des moindres.
Le premier « mais » : le statut des indigènes sous la colonisation de l’Algérie.
Bien sûr le colonisateur, ne se comporte pas correctement vis-à-vis des indignes et Charles de Foucauld s’en offusque et s’en plaint aux autorités : « L’esclavage continue ici, d’une façon douloureuse ; et en le permettant, le soutenant même, nous nous faisons mépriser… Aucune puissance humaine n’a le droit de river les fers de ces malheureux que Dieu a créés aussi libres que nous » (Muller, p 39).

Cependant, il écrit aussi et à la même période sa vie : « … loin de leur prêcher la fuite, je leur prêche la patience et de rester où ils sont, leur disant qu’avec le temps Dieu leur donnera le soulagement et la liberté… ». (Muller, p.29) Les deux textes datent de 1902. En 1904, il récidive : « La vie est courte. Dieu leur a donné, a écrit pour eux une vie pénible ici-bas, mais s’ils font le bien, Il leur donnera bientôt le ciel. Ce n’est pas leurs maîtres ni ceux qui les ont volés, qui les ont réduits en esclavage, c’est Dieu qui a décrété, a écrit qu’ils seraient esclaves et Il l’a écrit pour leur bien, car Il est bon et veut le bien de tous les hommes. Qu’ils se soumettent donc à leur sort… Dans les lieux où ils ne peuvent se libérer, leur faire voir l’esclavage comme un devoir qui leur est imposé, non par les hommes mais par Dieu, et les porter à en accomplir fidèlement les devoirs en louant Dieu » (Muller P 40-41)
Deuxième « mais » : Foucault exterminateur
« Il faudrait que tous les rezzous qui apparaissent soient poursuivis et exterminés jusqu’au dernier afin que les tributs qui razzient n’aient plus de guides…. Ce n’est qu’en tuant tous ces brigands jusqu’au dernier comme on pend aux verges les pirates qu’on aura la paix. Mais cela peut être long. Et il faut prendre des mesures immédiates. » (Muller, p 69-70).

On pourrait multiplier ces citations à l’envie dans lesquelles Foucauld s’éloigne quelque peu de l’amour de son prochain qu’il prônait quand il rédigeait les statuts de la congrégation qu’il envisageait de créer. Mais il faut bien que la colonisation avance et que la rébellion soit matée.
Troisième « mais » ; sa haine des Allemands
A propos de la première guerre mondiale Foucauld écrit à Henry de Castries qui finira général « Qu’Il (Dieu) fasse voir la pleine victoire et une paix glorieuse mettant pour bien longtemps l’Allemagne hors d’état de nuire. Qu’il fasse vivre les Français dans la foi et dans les vertus chrétiennes » (Muller P 85). On retrouve dans ses paroles la pensée de l’Eglise qui a toujours attribuée à la France le qualificatif de « fille aînée de l’Eglise » et qui soutient son œuvre de colonisation pour évangéliser les musulmans.
En 1916 dans une lettre à Massignon il récidive : « … En ce moment même, dans les combats, vous êtes sauveur d’âme : sauveur par la prière qui s’étend à tous les humains, sauveur par l’exemple et la bonté qui peuvent faire de vous tant de bien autour de vous, sauveur par le sacrifice, l’offrande de vous à Dieu en union à jésus, qui s’étendent aussi loin que la prière, sauveur même par les armes et les combats, car la présente guerre est une croisade contre le paganisme et la barbarie allemands ; vous sauvez les générations futures en les défendant contre l’invasion des doctrines anti-chrétiennes »
Quatrième « mais » son amour du Front et de la guerre
« Comme je comprends votre impatience d’aller au front, votre chagrin de ne pas y être encore….Je sais que vous être en première ligne… Quelle joie pour vous… vous sentez combien constamment ma pensée est au front… Je ne puis dire combien je jouis de votre joie d’être au front. Que le Bon Dieu vous y garde, vous y protège, vous fasse voir la pleine victoire » (Muller P 85). Ce sont tous des extraits de lettres datant de 1915 et écrites du désert.

A plusieurs reprises Foucauld sollicitera l’autorisation de rentrer en France pour aller combattre au Front. Il faut savoir qu’il est abonné au journal « L’Echo de Paris dans lequel écrit, entre autres, Albert de Mun (mort en 1914) et Maurice Barres. Ce sont des défenseurs d’un nationalisme intransigeant. (Cf. Muller P 142). Tout cela s’inscrit dans la ligne doctrinale de l’Eglise exposée par Bossuet ou Joseph de Maistre qui écrit « …l’effusion du sang humain par le recours aux armes, peuple contre peuple, a une valeur toute spécifique d’expiation providentielle pour les péchés du genre humain et que cette expiation peut apporter elle-même aux peuples qu’elle éprouve le secret miséricordieux de leur génération morale » (Muller P. 183).

Un autre catholique de renom plus contemporain épouse les mêmes thèses et sanctifie la montée au front comme action où l’homme déploie toutes ses valeurs fondamentales. Il s’agit d’un Jésuite. « Au front écrit Teilhard de Chardin, la puissance déchainée de la matière, la grandeur spirituelle du conflit entamé, la domination triomphante des énergies morales dégagées, unissent leurs appels à l’orgueil noble et au besoin de vivre, et elles versent au cœur une mixture passionnée. Là-haut, une conviction victorieuse s’établit, en maitresse, qu’on peut « y aller », sur le double plan de l’action terrestre et céleste, de toutes ses forces, et de toute son âme. Tous les ressorts de l’être peuvent se tendre. Toutes les hardiesses sont de mise. Pour une fois la tâche humaine se découvre plus grande que nos désirs ». (Muller P 87)
Cinquième « mais » : son nationalisme

Pour Foucauld patriotisme et foi, patrie et Eglise et surtout France et Vatican se confondent et se fondent souvent pour alimenter sa pensée hégémonique. Curieux pour un ermite qui proclame que tous les hommes sont frères et égaux devant le Créateur. « … que nous sommes heureux d’être nés Français, et d’être dans le camp du droit et de la justice, dans le camp qui combat pour que la morale chrétienne reste et devienne de plus en plus la loi du monde, pour la liberté de l’Eglise et l’indépendance des peuples. C’est tout l’héritage du christianisme que la France et ses alliés défendent… Par la grâce du divin Epoux de l’Eglise et du divin époux des âmes fidèles, la fille aînée de l’Eglise poursuit l’accomplissement de sa mission providentielle dans le monde. » (In Muller P.89) ;
En temps de paix c’est le discours que tiennent Sarkozy (Le curé est préférable à l’instituteur ou Wauquiez ou Macron aux Bernardins) et quelques autres.

On se rappelle aussi la doublure bleue étoilée de la cape de la Vierge qui est devenue l’emblème de l’Union européenne. Sacré Charles, tes détracteurs te chassent par la porte et tes thuriféraires te ramènent par la fenêtre.
Sixième « mais » son intégrisme, son intransigeance et son mépris des non catholiques
« … pour le moment, la masse étant de niveau trop bas, l’attachement à la foi musulmane trop fort, l’état intellectuel des indigènes leur rendant bien difficile, présentement, de reconnaître la fausseté de leur religion et la vérité de la nôtre…sauf cas exceptionnel, on n’aurait, en cherchant maintenant des conversions isolées, que des conversions intéressées et seulement apparentes, ce qui est la pire des choses. Vis-à-vis des musulmans qui sont des demi-barbares, la voie n’est pas la même qu’avec les idolâtres, des fétichistes, des gens tout à fait sauvages, des barbares ayant une religion tout à fait inférieure, ni qu’avec des civilisés….Il semble qu’avec les musulmans, la voie soit de les civiliser d’abord, de les instruire d’abord, d’en faire des gens semblables à nous ; ceci fait, leur conversion sera chose presque faite elle aussi, car l’islamisme ne tient pas devant l’instruction… » (IN Foucauld P.202).

Septième « mais » ses rapports avec l’armée.
On l’a vu, la cartographie que Charles de Foucauld dresse du Maroc a été d’un précieux secours aux militaires qui voulaient se répandre dans des contrées inexplorées et hostiles mais à soumettre. Le marabout de Tamanrasset jouera le même rôle pour la conquête de l’Algérie. Si pour Le Maroc on peut lui faire crédit que l’utilisation de sa cartographie s’est faite à ses dépens, il n’en est pas de même pour le Hoggar où il participe très activement aux activités de l’armée. « Le colonel Laperrine écrit Robert Hérisson, médecin militaire en mission dans le Hoggar a demandé au P. de Foucauld de venir se fixer en pays touareg. Le P. de Foucauld est son camarade de Saint Cyr, non pas un religieux qui a des connaissances militaires, mais un officier de cavalerie française qui a versé dans la religion…Je juge donc que le P. de Foucauld est pour moi un officier de cavalerie, hors cadre et hors rang spécialisé dans la question targui »(In Muller P. 62)

En janvier 1914, voici le conseil qu’il donne au commandant Meynier « Si j’étais vous, voici ce que je ferais. Je rassemblerais tous les méharis disponibles, je me rendrais dans la région du Sud marocain, où sa présence (celle de cheikh Abidin) est signalée, je m’emparerais de ce gredin et aussitôt je le ferais coller au mur… Et douze balles dans la peau » (In Muller P. 66). Pour quelqu’un qui écrit que la France est la patrie du droit et de la justice, c’est un peu expéditif comme tribunal.

Pour conclure :
En fait Foucauld a choisi son camp. Devant le dilemme cruel de trancher entre un Dieu d’amour pour qui tous les humains sont frères, et l’action menée par l’armée française qui veut « apprivoiser » (Muller P. 52) tous ces sauvages, il opte pour l’impérieuse nécessité de pousser l’œuvre civilisatrice jusqu’à la soumission complète des tribus au milieu desquelles il souhaite vivre « Il n’y a plus à leur demander leur avis, mais simplement l’autorisation de l’autorité militaire qui, dès aujourd’hui, est le vrai pouvoir dans ce pays ». (Muller P. 55).
Bien sûr, derrière le sabre se tient en embuscade le goupillon qui voit d’un bon œil l’avancée des troupes françaises en territoire musulman.

« Lorsqu’une nation, s’arme pour servir les grandes causes de l’humanité et de la justice, lorsqu’elle porte avec elle la lumière et le nom de Jésus-Christ jusque dans les régions barbares… c’est Dieu même qui inspire ces courages désintéressés. A ces traits, qui ne reconnaitrait l’histoire de la conquête africaine, et si jamais la France a reçu une mission d’en haut, quand fut-elle plus évidente ? ». Discours du cardinal Lavigerie en la cathédrale d’Alger le 25 avril 1875 (Muller P. 77)
La colonisation française est donc bonne* et voulue par Dieu pour ces êtres inférieurs vivant en Afrique : « Il importe que les peuples mineurs, inférieurs à nous par leur ignorance et par leur barbarie, deviennent progressivement nos égaux, ce qui ne peut pas se faire par décret, mais doit se faire par une administration juste, bonne, ferme et sage, les faisant progresser moralement, intellectuellement et matériellement jusqu’à devenir, en cela pareils à nous » (In Muller P..61).
Idées encore très présentes dans la tête de certains petits français bien-pensants et très condescendants.
En 1914, le Pape Benoit XV est plus pacifiste que Foucauld du moins en paroles : « Si des droits ont été violés, il est pour les réparer d’autres moyens que les armes » -1 novembre 1914- (In Muller P. 102).

Mais il n’est plus question de l’Afrique.
En effet, en 1875, il s’agissait d’une guerre de civilisés contre des barbares donc un cardinal la justifie sans difficultés. En 1914, la donne est complètement différente, il s’agit de civilisés entre eux et sur la terre d’Europe et non plus en Afrique. Il faut donc mettre bon ordre là-dedans car que vont penser les sauvages d’un tel spectacle ? Effectivement cette grande guerre ternira terriblement l’aura du bon blanc en Afrique.
• Le régime de l’indigénat crée des conditions d’exception pour les populations locales. Par exemples les autorités militaires ou administratives possèdent le pouvoir judiciaire, les corvées existent, les sanctions collectives également délits pour dénigrement des autorités françaises même en dehors de leur service etc.

 

Indications bibliographiques :

– Carrouges Michel : Charles de Foucauld, explorateur mystique Union générale d’Editions 1963 312 p

– Duyck Alexandre : Charles de Foucauld Explorateur – Editions Paulsen 2016- 142 p.

– Foucauld Charles : Lettres et carnets Editions du Seuil 1966 – 250 p*

– Muller Jean-Marie : Charles de Foucauld : Frère universel ou mine soldat. Editions La découverte 2002 – 236 p

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