Toujours les mêmes analyses économiques libérales

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Existe-t-il en économie d’autres critères d’analyse que le tout libéral ?

Inflation

Plusieurs informations récentes ont suscité le même type d’analyse : les bénéfices pharaoniques de certaines entreprises, la pollution liée aux livraisons en 24 heures et la hausse du prix des carburants entre autres.

La fameuse théorie du ruissellement.

Les libéraux de tout poil expliquent que plus les riches s’enrichissent et plus les moins riches recevront une part de la richesse. Pour eux l’enrichissement des très riches prouve que la machine économique tourne à plein régime et donc génère des retombées pour tous. C’est le ruissellement. Première remarque : si la machine tourne à plein régime, qui est à la manœuvre ? Les actionnaires ? Ces propos optimistes mais en réalité idéologiques sont démentis par les faits. Les statistiques sont là qui prouvent que les inégalités n’ont cessé de croitre pendant la pandémie. Devant ces faits : augmentation des bénéfices et des inégalités, à quelques nuances près les commentaires vont tous dans le même sens. Il faut mieux répartir le ruissèlement. Chacun y va de sa nuance. Taxer les super profits, relancer la rengaine gaullienne de la participation. Mais qui parle de réformer le système qui permet de telles injustices ? Qui parle du contrôle de l’origine de ces super profits ?  Car pour qu’un citron ruisselle de son jus, il faut bien évidemment le presser. Et on demanderait au citron de se presser lui-même ! On croit rêver et c’est pourtant cela la participation. Tous les commentateurs de la situation économique actuelle s‘attachent au problème de la répartition des richesses et non à l’origine de ces richesses. Tous ont, comme l’on dit aujourd’hui, le même logiciel d’analyse quel que soit le domaine où ils plongent leurs regards.

Les livraisons en « 24 h chronos » polluent énormément.

Ce type de livraisons entraine une vitesse accrue des camionnettes de fret le plus souvent très peu chargées. Ceci se comprend aisément. On prend un seul colis pour un seul destinataire au lieu, pour les livres par exemple, d’une livraison groupée dans un point de vente lors d’une tournée programmée qui permet de remplir toute un véhicule sur un circuit optimisé. Rien de tout cela pour les livraisons en 24 h chrono. Les réponses entendues à la radio par l’expert patenté de service, pour remédier à cela : taxer ce type de livraisons en fonction des délais de mise à disposition. On traduit en termes un peu plus directs et moins hypocrites on achète le droit de polluer en se faisant livrer à domicile. Une fois encore ces « analystes » n’analysent rien du tout de l’historique de la mise en place de ce type de service qui passe par la destruction du service de la Poste, de la concentration de certaines entreprises de vente par correspondance, de ce système économique qui redessine l’urbanisme commercial au détriment du mode de vie. Non rien de tout cela. On reste avec le même logiciel. Solution dans le système avec des critères du système. Autre exemple le prix des carburants.

Les bénéfices des pétroliers s‘envolent et les français sont invités à prendre leur bicyclette.

Ne riez pas !  C’est ce qu’a déclaré un élu régional chargé des transports face aux suppressions de lignes TGV. Il faut faire avec le multimodal y compris avec le vélo. Lui se déplace en voiture de fonction et parfois avec un chauffeur. Dans le genre certains ministres se sont eux aussi illustrés. Les spécialistes vous expliquent que cette envolée des cours est logique, normal avec la reprise. De qui se moque-t-on ?  Si reprise il y a, le niveau de l’activité atteint ce qu’il était avant la pandémie avec des prix de carburants bien plus bas ! Quel expert parle du mode de production des hydrocarbures, du monopole ou quasi-monopole de certaines entreprises pour l’exploitation, la transformation, le transport et la vente des carburants ? Il excite là un empilement de bénéfices et on ne voudrait rendre responsables des prix actuels du pétrole que les seuls pays producteurs. N’entend-t-on pas le refrain éculé : ce sont les cours qui flambent. Toujours le même logiciel

Il existe un autre logiciel mais il ne faut pas en parler !

Ne pourrait-on pas pour une fois changer de logiciel ? Commencer par analyser d’où vient la richesse à partager ? Qui la crée réellement ? On verrait qu’avant toute chose il faut produire des marchandises et les vendre. Pour produire ces marchandises, il faut, depuis la Révolution industrielle, des salariés regroupés dans des fabriques. On dit aujourd’hui dans des usines. Là il se passe une métamorphose géniale pour les capitalistes (lisez actionnaires si le vocabulaire heurte vos oreilles libérales). Les salariés produisent plus qu’ils ne coûtent au patron (lisez PDG si le vocabulaire heurte vos oreilles libérales). En effet les salariés vendent leur force de travail ( à ne pas confondre avec leur travail) qui s’incorpore au produit fabriqué. Cette incorporation d’une part de la personne du salarié à son produit traduit son aliénation : il devient autre par l’achat de cette force par le patron. Le patron lui paie juste ce qu’il faut pour qu’il puisse vivre c’est-à-dire revenir le lendemain à son poste de travail. Mais le patron pendant le temps de travail qu’il paie à son employé, lui fait produire bien davantage que ce qu’il lui coûte. Ce surplus qu’il s’approprie alimente les caisses de ses congénères capitalistes (bis : lisez actionnaires si le vocabulaire heurte vos oreilles libérales). Il existe un livre d’économie qui commence par un chapitre sur la production de marchandises et non sur la réparation des richesses. Comme c’est étrange. Ce livre continue par une analyse de ce surproduit volé aux salariés par les capitalistes. De plus en plus étrange. Cet « autre logiciel » se trouve décrit en long et en large dans les pages du Capital de Marx. Ceci explique qu’il ne soit pas installé dans les têtes bien pensantes des experts officiels ayant voix sur les ondes

Allons un peu plus loin.

Dans un autre ouvrage, Critique du programme de Gotha (1875), plus petit et moins connu, K. Marx explique comment tout le travail produit ne peut pas revenir entièrement au salarié qui le génère. Premièrement ce serait à terme la source d’inégalités sociales car certains physiquement pourraient produire plus que d’autres. Secondement, il faut extraire de cette plus-value, car c’est bien de cela qu’il s’agit, de quoi pourvoir aux besoins collectifs que sont les routes, hôpitaux, les écoles et les autres infrastructures indispensables à la vie en société. On comprend mieux à quoi correspond actuellement la destruction des écoles, des hôpitaux, des ex-DDE etc. Il s’agit pour les capitalistes de se réapproprier la part de  la plus-value que la lutte de classes leur a empêché d’accaparer. On comprend vraiment bien pourquoi ce type de logiciel bugue dans la tête des experts. Mais les patrons sans se le dire, eux, ont bien compris de quoi il s’agit et se battent à la vie à la mort pour cet accaparement toujours plus complet de la plus-value.

 

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