“Salauds de pauvres” ?

« Salauds de pauvres » ?

fraude sociale/fraude fiscale

Lors de son projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 le 26 septembre 2022, l’exécutif a prévu des mesures contre la fraude sociale.

Les montants détectés par l’Etat auraient atteint 1,5 milliard d’euros en 2021.

Le gouvernement veut dérembourser les arrêts de travail délivrés en téléconsultation lorsque ceux-ci ne sont pas délivrés par le médecin traitant ou un médecin consulté au cours des douze derniers mois.

Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, a par ailleurs promis une meilleure lutte contre la fraude “en renforçant le pouvoir de cyberenquête des caisses de sécurité sociale, en croisant mieux nos fichiers, en identifiant davantage des fautes graves commises par des professionnels de santé et en agissant sur le sujet des arrêts maladie”.

Un comité indépendant chargé de lutter contre la fraude sociale est ainsi créé. il sera présidé par une personnalité indépendante et rassemblera des acteurs de la protection sociale, des experts et des parlementaires.

Toute cette armada est bien organisée alors que parallellement les fraudes fiscales pullulent d’un montant de 80 à 100 milliards par an, en France, où plus de 80 % des profits des multinationales s’évadent dans les quatres principaux paradis fiscaux de l’UE : le Luxembourg, la Belgique, les Pays bas et l’Irlande.

Ces chiffres sont d’ailleurs à minima car il n’existe aucun comité prévu pour évaluer cette fraude fiscale, tout juste une recommandation, dans un rapport du sénateur Husson en 2010, confiée à l’INSEE et à la DGFIP (Direction Générale des Finances Publiques).

Mais de nombreux documents: livres, vidéos et films nous informent sur cette question depuis une bonne dizaines d’années, comme par exemple la vidéoconférence d’Alain Deneault sur les paradis fiscaux (https://youtu.be/vb8lVzwQ0Z0) ou le film récent « La (très) grande évasion » de Yannick Kergoat.

Deux poids, deux mesures donc: un contrôle officiel organisé contre les travailleurs, cotisants à la sécurité sociale, et une simple recommandation sans application concrète pour le patronat.

Ne peut-on estimer que l’ampleur du mouvement social contre la contre-réforme des retraites de Macron, cette année 2023, révèle de fait une réaction sociale à toutes ces injustices fiscales cumulées depuis des décennies ?

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